Soudans : Quelle paix ?

Note de synthèse rédigée par Bastien Gilles en janvier 2019

Le 19 décembre 2018 , le Soudan fut secoué par une vague de manifestations d'ampleur nationale due à la hausse du prix du pain. La crise intérieure, à la fois économique, sociale et politique, que traverse le pays est une conséquence directe de la scission du pays en deux, fruit d'un long et douloureux bras de fer entre le Sud (Juba) et le Nord (Khartoum) dont les cicatrices sont encore visibles. Ce bras de fer débuta en 1956 lorsque les Anglo-égyptiens accordèrent au Soudan son indépendance, devenant le plus grand pays africain en terme de superficie (2 505 813 km²). Le Sud, refusant l'autorité du gouvernement de Khartoum, parviendra à faire sécession en 2011 malgré l’opposition du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989, ceci après plusieurs décennies de guerres civiles.

 

Mais cette sécession ne fut pas pour autant synonyme de paix, les relations entre Khartoum et Juba sont encore empruntes d'un fort ressentiment.

 

En dépit de l’indépendance du Sud il y a sept ans, comment Khartoum et Juba peuvent-ils agir dans l’optique d’améliorer leurs relations ?

 

Il semble approprié de dresser le portrait du Soudan d’avant l’indépendance de sa région sud avant de s’intéresser à la fragilité des liens existant encore entre les deux États et de voir comment Juba et Khartoum tentent aujourd’hui de surmonter leurs antagonismes et de réguler leurs situations intérieures. 

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Barkhane, le détail d'une opération originale

Note de synthèse rédigée par  Thomas Leroy, en octobre 2018.

 

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Le 1er août 2014, l’opération Barkhane prend la suite des opérations Serval (janvier 2013 – 2014) et Épervier (février 1986 – 2014) dans la bande sahélo-saharienne (BSS). Dirigée par la France, elle a l’originalité de s’étendre sur cinq États souverains – Tchad, Niger, Burkina-Faso, Mali, Mauritanie – et d’être menée en coopération avec les forces nationales de ces pays (force G5). Se déroulant sur une zone aussi large que l’Europe, la stratégie employée par les forces françaises a dû s’adapter à cette immensité. Si l’objectif de Serval était de repousser la menace terroriste et de préserver l’intégrité des territoires, celui de Barkhane s’inscrit sur un temps plus long : réduire la liberté d’action des groupes armés terroristes (GAT) tout en les empêchant de se reformer. Toutefois, les difficultés rencontrées à la sécurisation pérenne des espaces et au développement des territoires, rendent incertain le degré de réussite de Barkhane. D’un discours politique à un autre, la finalité de l’opération change, rendant les ambitions françaises ambigües. Alors que personne ne prendra la relève de Barkhane quand celle-ci sera dissoute, il devient indispensable de rendre autonome les pays du G5 dans leur capacité à protéger les populations.

 

Quels sont donc les moyens mis en œuvre pour sécuriser la bande sahélo-saharienne ?

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Barkhane une operation originale - T Ler
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Vers une armée pour l'Union Africaine

Note de synthèse rédigée par Florent Corneau, en janvier 2016

 

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Pour lutter contre la guerre et la fragmentation territoriale qui pèsent sur l’Afrique, une leçon de réalisme s’impose aux dirigeants africains. Pour consolider le continent, l’OUA est devenue en 2002, l’Union Africaine (UA) et compte aujourd’hui 54 États. africains, soit la totalité du continent. La mission de l’UA est de « réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et les peuples d’Afrique» (Article 3 de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine). Mais l’innovation est le projet de la création d’une force armée panafricaine qui assure la sécurité des populations et l’intégrité des territoires face aux menaces polymorphes qui pèsent sur la région. La priorité est à l’intégration régionale et à la sécurité collective, et l’UA entend compter sur ses propres forces pour montrer au monde qu’elle est à même d’être indépendante, autonome et grande. L’Afrique tend à se diriger vers un régionalisme sécuritaire et c’est une aubaine pour les Nations Unies  qui sont à la recherche d’une sécurité collective décentralisée pour gagner en efficacité et conserver leur légitimité. La fin n’est évidemment pas militaire, mais politique et elle ne concerne pas seulement le continent des premiers hommes, mais toute la communauté internationale. 

 

L’Union Africaine peut-elle répondre aux enjeux géopolitiques et géostratégiques du continent africain par le recours à une force armée interétatique ? 

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